mardi 1 décembre 2009


Je n’ai jamais vraiment parlé de ce que je ressentais quant à l’absence de mon père. Ni à mes proches, ni à mes amis. En faite, ça me crève le cœur. Je n’ai rien oublié & je n’oublierai jamais. Je vis avec tout simplement. J’en souffre énormément, un fort sentiment de culpabilité me suit chaque jour mais j’essaies de puiser ma force dans ces faiblesses et ces doutes pour ne rien laisser paraître de mes souffrance. Par respect pour ma mère, je ne montre rien. C’est ma souffrance et non la sienne. Alors j’attends d’être seule afin de laisser libre court à ma tristesse. Depuis tout ces faits, je cours, je tombe & me relève. J’essaie de croire en moi, mets un pieds l’un devant l’autre, trébuche, retombe, et reste parfois à terre. Y’a des jours où j’me sens incapable de me relever, des jours où j’y arrive plus. Mais j’veux pas baisser les bras, j’veux pas me laisser abattre par la vie alors je laisse voler le vent qui souffle sur ma peine, je le laisse emporter tout mes maux et j’essaie de recoller les morceaux de mon cœur en me disant qu’un jour je pourrai oublier. Comment vous parler de lui en quelques mots sans utiliser de « pas assez » ou de « trop », sans sentir ma gorge se serrer, sans finir par pleurer. Chaque jour, ça me pèse, les blessures & la douleur qu’il m’a infligé ne guérissent pas. En cinq ans, il m’a complètement détruite et se détruit maintenant à son tour et putain ça fait mal de le regarder s’enfoncer et ne rien faire pour le rattraper, d’apprendre toutes ces choses et rester là à rien faire. La douleur, l'extrême, le combat, voilà ce qu’il représente pour moi et pourtant je me sens coupable de tant de choses, si vous saviez. L'âge et la vie m'ont rendu plus forte mais il reste toujours cette porte qui nous éloigne pas à pas ... qui fait que l'on ne se comprend pas et que je n'arrive pas à saisir le sens du mot « papa ». J'ai cherché au plus profond de moi, dans les images de mon passé mais je n'y ai rien trouvé. Je ressens parfois ce sentiment de jalousie quand je vois certaines de mes amies si complices avec leur père. Oui je les envie. J'ai dans le coeur un vide immense depuis qu'il n'est plus là, depuis que je considère ne plus compter pour lui. Les souvenirs d’enfance reviennent sans cesse mais je tiendrais, et j’arriverai à me convaincre que je vis pour moi et non pour lui. J'vais essayer de prendre un autre chemin, différent du sien même si ça fait mal. On a tous un combat à mener en sois, alors j’apprends à relativiser, en acceptant les parties négatives de tout un chacun. Je crois que tout ce vécu m’a appris à combiner l’absence des uns, et la présence des autres. J’ai eu le droits à des versions différentes mais je n’ai toujours pas trouvé de réponses à mes questions. Je ne désespère pas mais j’attend. Avant ces cinq années de souffrances, de cauchemars, j’ai eu la chance d’avoir une enfance remplie d’amour alors je fais en sorte de ne pas l’oublier. Aujourd’hui j’essaie de garder le meilleur afin de me constituer ma propre histoire & ça même si le pire est en train d’arriver.

3 commentaires:

  1. Je ne vois pa pourquoi tu culpalises. Tu dois te dire que tu as forcément fait quelque chose pour qu'il te rejette TOI, autant. Mais n'oublie pas qu'il est psychologiquement "atteint" et que tu n'as aucunreproche à te faire. Il n'est pas un "père" pour toi. Ne te rends pas malade pour une personne qui n'en a que faire de toi, prends les sourires que d'autres t'offrent

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  2. Ton article est tout simplement magnifique ma belle, comment te dire que certains passage de ta vie me font penser un peu à la mienne...
    Ton père restera ton père quoiqu'il arrive, il a fait son choix, avance AVEC.

    <3

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  3. C'est un texte magnifique. Triste c'est vrai, mais vraiment magnifique. Tu passes une telle émotion par tes mots/maux.

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